Le petit musée de l’interrupteur

Histoire de l’interrupteur

inter Berker 1919

Les origines de l’électricité domestique remontent vers 1880, où règne alors le bois (principalement du buis, et de l’os pour certaines pièces comme les boutons) et le métal (cuivre, laiton).

  • 1920: la galalithe ( matière dure (lithos) formée à base de lait (gala), biodégradable, antiallergique et antistatique, simple et écologique (possible qu’elle refasse apparition dans la tendance écologique), est utilisée pour ses vertus décoratives (couleurs, marbrures). Le fameux Tumbler fait également son apparition.

1930: c’est le règne de la bakélite. Très en vogue, cette résine synthétique des premières heures (mélange de résine, formol et poudre de bois), présentait une solidité inégalée à l’époque, ainsi qu’une haute résistance aux températures élevées et des propriétés d’isolation.

1940: la porcelaine et la céramique ont été le principal fournisseur de l’électrotechnique pendant des décennies (ce n’est pas un hasard si Legrand, aujourd’hui leader mondial de l’appareillage électrique, a encore son siège à Limoges dans le Limousin, lui qui fut, avant la deuxième guerre mondiale, spécialiste des arts de la table en porcelaine de Limoges). Les enjoliveurs, composants des mécanismes, étaient réalisés en porcelaine, qui, en plus de l’aspect esthétique, convenait parfaitement pour des raisons techniques: non conducteur et particulièrement solide. Pendant longtemps, le choix des interrupteurs se limitait à deux matières: la porcelaine et la bakélite, et donc à deux couleurs: blanc et noir.

Dans les années 1950, l’interrupteur rotatif laisse place à l’interrupteur à bascule, et les interrupteurs de formes rondes aux formes carrées. L’interrupteur à poire fait son apparition et remporte un grand succès.

Jusque dans les années 1960, la bakélite était le matériau le plus utilisé dans les interrupteurs et prises, malgré une production coûteuse et complexe. Avec l’arrivée des matières techno-polymères de l’industrie chimique, la bakélite laissera sa place à d’autres matières synthétiques, thermodurcissables, moins chères et plus légères; permettant ainsi de démocratiser l’usage de l’électricité et le développement des appareils électroménagers. 

Dans les années 1970, ces nouvelles matières vont permettre d’ouvrir la porte à de nouvelles innovations, comme l’interchangeabilité et possibilité de remplacement des plaques de surface des interrupteurs ou prises, ou le système de protection sécurité enfant sur les prises, empêchant le contact accidentel avec les pièces sous tension. Quelques années plus tard, apparaissent les prises multi-standards, permettant au marché des constructeurs d’appareillage électrique, de s’élargir au delà de leurs frontières.

Depuis, les modifications se sont surtout faites dans le design et la fonctionnalité plutôt que dans les matières.

L’interrupteur, objet contemporain du 21è siècle, apporte un nouveau confort. Il emprunte à son époque d’autres usages, d’autres gestuelles acquises par la manipulation des smartphones, et étendent ainsi les possibilités d’automatiser et de programmer des fonctions (éclairage, sécurité, confort, communication) via la domotique. Leur gestion s’effectue de plus en plus à partir d’un seul interrupteur. Toutefois, les points de commande se multiplient sur les lieux de vie, pour en avoir toujours un à portée de main, pouvoir intervenir localement fonction par fonction et préserver l’intimité de chacun.


Collection vintage

A venir… Photos d’interrupteurs du passé.